La Tchéchénie, un pays violenté devenu la proie des démagogues et des islamistes


L’auteur de l’attentat de Conflants Sainte Honorine vient d’un peuple à qui a été infligé l’une des plus graves meurtrissures du moment. Un climat délétère s’est instauré dans cette république maintenue dans la fédération de Russie après deux guerres très meurtrières.


Tiré à hue et à dia dans le Caucase aux confins de la fédération de Russie et des ex-empires, perse puis ottoman, la Tchétchénie souffre de l’une des plus graves meurtrissures de l’histoire récente. La population tchétchène subit des affrontements, des agressions et des violences quasi permanentes depuis au moins trois décennies.
Ces conflits sont nés d’une aspiration à l’indépendance d’un peuple particulièrement malmené par le colonialisme russe. Jusque durant l’ère soviétique, un certain Joseph Staline organisant sa déportation massive vers la Sibérie en 1944, sous couvert qu’il aurait collaboré avec l’Allemagne nazie.
Au lendemain de l’écroulement de l’URSS la petite république caucasienne a connu deux guerres contre la Russie, d’abord de Boris Eltsine entre 1994 et 1996 puis de Vladimir Poutine entre 1999 et 2000. Des conflits d’une violence inouïe avec des dizaines de milliers de victimes civiles, laissant quasiment rasée la capitale Grozny.
Au sortir de la seconde guerre, Poutine qui cultiva le nationalisme grand russe en lançant à ses partisans qu’il éradiquerait jusqu’au dernier les opposants techétchènes en allant les chercher au besoin « jusque dans les chiottes » n’est en fait jamais réellement parvenu à réintégrer et à stabiliser le pays. Jusqu’à aujourd’hui. Des groupes tchétchènes radicalisés, proches d’abord des talibans afghans, puis d’al quaïda et enfin de l’Etat islamique continuent régulièrement de défrayer la chronique russo-techétchène.
Potentat protégé de Moscou, le Président de la république tchétchène en poste aujourd’hui, Ramzan Kadyrov, s’est hissé au pouvoir en 2007 par la manière forte. Populiste hors pair, il a choisi , lui aussi, d’instrumentaliser l’Islam pour conforter son pouvoir.Il prône une pratique traditionnelle de la religion musulmane alliée à une posture puritaine contre l’occident, « ses homosexuels et ses femmes dépravées ». Pas de quoi désarmer les jeunes têtes brûlés qui se sentent les vocations les plus folles et les plus barbares.