La sortie d’Athènes de l’austérité, un enjeu européen

Libéré de la tutelle de la troïka (UE, BCE, FMI) en août, Tsipras annonce un plan de relance en faveur des plus démunis. Une mobilisation des citoyens européens sur  des transformations radicales est indispensable avant qu’il ne soit trop tard. La BCE doit enfin accorder ses crédits à taux nul aux services publics grecs et aux autres, comme à tous les grands projets de développement durable dans l’UE. 

grecea

Des manifestants grecs anti-austérité contre les mesures de la troïka interpellent l’opinion européenne et singulièrement française   

La Grèce va-t-elle enfin retrouver des marges de manœuvre après avoir été étranglée pendant une décennie par les mémorandums européens qui ont échangé l’octroi d’aides financières contre des mesures de super-austérité ? Alexis Tsipras veut y croire après la confirmation de la sortie de l’ultime plan d’aide pour le 20 août prochain. Saluant en cette fin mai devant le Parlement le retour de la Grèce à la normale – entendez la possibilité de se financer elle-même sur les marchés –, le premier ministre grec a présenté un plan de développement « pour le jour d’après » qui doit bénéficier d’abord « aux travailleurs, à ceux qui ont souffert » des mesures austéritaires imposées.

Pour éviter la faillite ou la promesse de chaos d’une sortie de l’euro, on se souvient comment la troïka (UE, BCE, FMI) s’est livrée à un chantage permanent, n’accordant son soutien à Athènes qu’au prix de privatisations et de coupes budgétaires. Le plan Tsipras entend l’en libérer progressivement. Il cible une relance par la lutte contre le chômage, la revalorisation du salaire minimal ou encore le rétablissement des conventions collectives. Il compte financer ses projets par la création d’une banque nationale de développement qui permettrait aux PME d’accéder au crédit. Il reste que ce « retour à la normale » dépendra pour beaucoup des autres acteurs de l’Union européenne. Et là, rien n’est vraiment joué tant sur le plan d’une indispensable réduction de la dette – Berlin continue d’y mettre d’insupportables conditions – que sur celui du financement des investissements.

Ainsi les propositions radicales pour un accès des services publics et autres projets de développement aux crédits à taux zéro de la Banque centrale européenne acquièrent-elles une pertinence supplémentaire. De quoi alimenter une bataille politique européenne majeure, cruciale pour la survie du pouvoir de gauche en Grèce, mais aussi pour le rassemblement des progressistes européens.

 

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