Donald Trump, imperator des cracheurs de haine

Le leader 
de la course 
à l’investiture républicaine 
pour la présidentielle veut empêcher 
tout musulman d’entrer 
aux États-Unis.

Dans une compétition mondiale pourtant serrée et fournie, il se devait de surpasser tous les virtuoses de la démagogie, tous les saltimbanques du racisme, tous les cracheurs de haine, tous les joueurs de flûte populo-fascistes et tous les cousins européens du clan Le Pen, car il se voue, lui, à devenir 
l’indiscutable imperator, le patron de l’Occident libre et chrétien, le président des États-Unis d’Amérique. Donald Trump, qui caracole toujours en tête des intentions de vote à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle de l’an prochain, a décidé de montrer qu’aucun mur de l’ignominie, même ceux réputés infranchissables, ne saurait résister à ses talents d’animateur de foire. Le milliardaire a appelé lundi devant des supporters enthousiastes de Caroline du Sud à barrer l’entrée des musulmans aux États-Unis. La trouille, de celle qui suscite les sentiments les plus viscéraux et les plus lâches, est un outil de prédilection dans la panoplie de tous les colporteurs d’idées brunes. Trump le sait. Il a saisi, comme une aubaine, la fusillade de San Bernardino, en Californie (14 morts), revendiquée par Daech, pour jeter la vindicte sur l’ensemble des musulmans, qu’il accuse d’être tous favorables au djihad. Virtuose dans le maniement de l’effroi, il a lancé à son auditoire : «Ça ne fait qu’empirer, et on va avoir un autre World Trade Center.» Et peu importe au magnat de l’immobilier, champion de la téléréalité, que sa proposition enfreigne la Constitution des États-Unis, qui interdit les discriminations religieuses. Peu lui en chaut qu’elle suscite des réactions indignées jusque dans ses propres rangs, où même le dernier prétendant de la dynastie Bush l’a condamné. L’outrance antimigrants quand il veut les chasser, tous, du territoire, antimusulmans quand il les accuse, tous, d’être des terroristes en puissance, place la palabre publique sur le bon curseur émotionnel. Celui de son business plan pour accéder à la Maison-Blanche.

 

Cet article a été publié dans Etats-Unis, présidentielle 2016. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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